Les Verts célèbrent leur victoire face à Clermont avec les supporters présents en parcage visiteur. Photo : ASSEofficiel
De retour en Ligue 2 avec l’ambition affichée de remonter immédiatement dans l’élite, l’AS Saint-Étienne occupe la deuxième place du championnat à mi-saison. Malgré un investissement estival conséquent et la meilleure attaque de Ligue 2, les Verts affichent un bilan contrasté, marqué par une irrégularité persistante et des fragilités défensives qui interrogent à l’approche de la seconde partie de saison.
Une première partie de saison contrastée malgré de fortes ambitions
De retour en Ligue 2 après une saison éprouvante en Ligue 1, l’AS Saint-Étienne abordait cet exercice avec un objectif clair : remonter immédiatement dans l’élite, en accrochant l’une des deux premières places. Pour les supporters, marqués par une année de souffrance, ce retour devait marquer un véritable tournant. Pour Kilmer Sports Ventures, nouveau propriétaire du club, il s’agissait aussi d’envoyer un signal fort à travers un mercato à la hauteur des ambitions affichées.
Le message a été entendu. Plus de 25 millions d’euros ont été investis durant l’été avec les arrivées de Chico Lamba, Joshua Duffus, João Ferreira, Ebenezer Annan, Strahinja Stojković et Mahmoud Jaber. Un effort financier rare à l’échelle de la Ligue 2, d’autant plus notable que l’ASSE a également réussi à conserver des éléments majeurs comme Zuriko Davitashvili ou Lucas Stassin, pourtant très sollicités. Sur le papier, tous les ingrédients semblaient réunis pour vivre une saison relativement maîtrisée, dans un championnat où peu de concurrents ont autant recruté.
Une position flatteuse… mais fragile à la trêve
À mi-saison, le constat est pourtant plus nuancé. Deuxième du championnat avec 30 points en 17 journées, Saint-Étienne se situe à deux longueurs du leader troyen, qui compte en plus un match en retard face à Boulogne. Derrière, la pression est réelle : le promu Monceau, surprise du championnat, et le Red Star, également avec un match en retard contre Bastia, restent à l’affût et pourraient dépasser les Verts en cas de succès.
D’un point de vue purement comptable, la situation n’est pas alarmante, mais elle reste en deçà des standards attendus pour une montée directe. Historiquement, une moyenne de deux points par match est souvent nécessaire pour sécuriser une place dans le top 2. Or, avec 1,76 point par rencontre, l’ASSE est légèrement en retard.
Une dynamique irrégulière depuis Guingamp
La saison avait pourtant bien débuté. Dès la première journée à Laval (3–3), les Stéphanois avaient mesuré la difficulté de la Ligue 2 : blocs bas, intensité permanente et efficacité adverse. Cette entrée en matière avait été suivie d’une série de sept matchs sans défaite, dont cinq victoires, laissant penser que l’équipe avait trouvé son rythme.
Mais la défaite 3–2 à domicile face à Guingamp a marqué un tournant. Depuis ce revers, les Verts peinent à enchaîner et affichent une irrégularité préoccupante. Le bilan en championnat est désormais de 9 victoires, 3 nuls et 5 défaites, insuffisant au regard des moyens engagés et des attentes du public.
Une attaque flamboyante, une défense inquiétante
Le contraste est frappant entre les lignes. Offensivement, l’ASSE est la meilleure attaque de Ligue 2 avec 35 buts inscrits. Davitashvili (8 buts), Boakye (3 buts, 5 passes décisives) et Cardona (5 buts, 2 passes décisives) portent un secteur offensif capable de faire basculer un match à tout moment.
Défensivement, en revanche, le constat est sévère. Avec une défense classée 15ᵉ du championnat, à égalité avec Pau, Saint-Étienne encaisse trop. Une fragilité d’autant plus inquiétante qu’elle rappelle les maux de la saison précédente en Ligue 1. Sous Eirik Horneland, la moyenne atteint 1,47 but encaissé par match, contre 1,36 à l’époque de Laurent Batlles. Un paradoxe, puisque les résultats sont légèrement meilleurs… mais la défense plus perméable.
Horneland sous pression, un contexte compliqué ?
La tactique très offensive d’Eirik Horneland est aujourd’hui questionnée par les observateurs stéphanois. Si elle permet de produire du jeu vers l’avant, elle expose aussi l’équipe à des déséquilibres. Le contenu proposé reste parfois pauvre collectivement, reposant davantage sur les individualités que sur un cadre de jeu stable.

Le technicien norvégien peut toutefois avancer une circonstance atténuante majeure : l’hécatombe de blessures. Depuis le début de la saison, Eirik Horneland n’a jamais pu aligner un onze type et a déjà dû modifier sa charnière défensive à onze reprises. Un problème récurrent à Saint-Étienne, malgré le renouvellement du staff médical durant l’été. Cette instabilité freine la progression collective et complique durablement la mise en place de repères.
Recrues : entre confirmations et déceptions
Parmi les recrues estivales, certains tirent clairement leur épingle du jeu. Chico Lamba s’est rapidement imposé en défense centrale avant sa blessure, laissant un vide évident depuis son absence. Mahmoud Jaber, au milieu, apparaît comme l’un des joueurs les plus constants de cette première partie de saison. Joshua Duffus a également montré des choses intéressantes en concurrence avec Stassin.
D’autres affichent un rendement plus mitigé. Ebenezer Annan alterne le bon et le moins bon, tandis que João Ferreira, convaincant lors de ses débuts, a ensuite fortement décliné. Enfin, Strahinja Stojković reste pour l’instant une déception, avec une seule apparition peu convaincante face au Mans.
Un détour par la Coupe avant le sprint final
En parallèle du championnat, l’ASSE s’apprête à disputer les 32ᵉs de finale de la Coupe de France face à un OGC Nice en grande difficulté sportive, une rencontre qui pourrait servir de levier mental ou, au contraire, exposer davantage les fragilités actuelles.
L’ASSE devra hausser son niveau d’exigence sur la deuxième partie de saison, notamment sur le plan défensif, si elle souhaite atteindre l’objectif clairement fixé : la montée en Ligue 1 avec le titre de champion en fin de saison. Le potentiel est là, les moyens aussi. Reste désormais à transformer les intentions en régularité, sous peine de voir une nouvelle saison basculer dans la frustration.
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