Kévin Pedro est au duel avec Jérémy Sebas . Photo : ASSEofficiel
Pour sa dernière apparition de l’année à Geoffroy-Guichard, l’AS Saint-Étienne n’a pas su faire mieux qu’un match nul frustrant face à la lanterne rouge bastiaise (2–2). Dominateurs mais trop imprécis, les Verts ont longtemps couru après le score et se sont heurtés à un Placide décisif, laissant filer deux points précieux dans la course aux premières places, malgré un doublé salvateur de Davitashvili.
Une dernière sans droit à l’erreur
Battue à Dunkerque une semaine plus tôt, l’AS Saint-Étienne s’est retrouvée face à une équation simple mais exigeante à l’approche de sa dernière sortie de l’année à Geoffroy-Guichard. Dans un championnat toujours aussi resserré, les Verts n’avaient plus la marge nécessaire pour tergiverser. Face à la lanterne rouge bastiaise, la victoire s’imposait comme une nécessité, à la fois comptable et psychologique, afin de rester pleinement dans la course aux premières places avant la trêve hivernale.
En effet, malgré le revers concédé dans le Nord, la situation restait encore favorable. Troyes, leader, ne jouant que le lundi, offrait aux hommes d’Eirik Horneland l’opportunité de lui mettre la pression, voire de le rattraper provisoirement en cas de succès. Mais pour y parvenir, Saint-Étienne devait impérativement corriger ses récents manquements, notamment ce manque d’efficacité qui lui avait coûté cher lors de la 16e journée. À domicile, dans un Chaudron toujours avide de réponses, le contexte appelait donc une réaction immédiate.
Pour cette rencontre, sans surprise, le technicien norvégien a choisi la continuité. L’ossature alignée à Dunkerque a été reconduite, preuve de la confiance accordée à un groupe pourtant touché par une infirmerie encore bien garnie. Ben Old, de nouveau titularisé, a conservé son rôle sur le flanc gauche de la défense, tandis qu’Augustine Boakye retrouvait l’axe de l’attaque. Un choix dicté autant par la volonté de stabilité que par les nombreuses absences qui continuent de perturber la régularité des compositions stéphanoises depuis le début de la saison.
Dans ce contexte, la réception de Bastia prenait une dimension particulière. Si les Corses occupaient la dernière place du classement, leur situation désespérée les rendait d’autant plus imprévisibles. Pour l’ASSE, il ne s’agissait donc pas seulement de l’emporter, mais aussi de conclure l’année sur une note positive, capable de restaurer la confiance et de maintenir le club dans le wagon de tête. À l’heure du coup d’envoi, une chose était claire : ce samedi soir, à Geoffroy-Guichard, il n’y avait plus d’alternative possible.
L’ASSE prise à son propre jeu
Au terme d’une première période animée à Geoffroy-Guichard, l’AS Saint-Étienne rentrait aux vestiaires menée, malgré une domination nette et une impression globale de maîtrise. Dès les premières minutes, les Verts prenaient le contrôle des opérations, multipliant les séquences de possession et installant durablement le jeu dans le camp bastiais. Ben Old se signalait très tôt sur son côté gauche, tandis que Davitashvili et Cardona tentaient d’apporter de la vitesse et du déséquilibre dans les trente derniers mètres. Pourtant, malgré cette emprise territoriale, il manquait encore ce brin de justesse pour transformer la domination en occasions franches.
Progressivement, Saint-Étienne se procurait néanmoins plusieurs situations nettes. Boakye, parfaitement lancé après une belle combinaison avec Cardona et Miladinovic, manquait une occasion majeure en se présentant seul face à Placide, trop imprécis dans le dernier geste. Quelques minutes plus tard, Cardona puis Davitashvili tentaient leur chance, sans parvenir à faire plier un bloc bastiais pourtant constamment sous pression. À force de pousser sans concrétiser, les Verts se faisaient surprendre contre le cours du jeu. Sur la première frappe cadrée corse, Sebas profitait d’un manque de vigilance au milieu pour ajuster Larsonneur d’une frappe sèche à vingt mètres, glaçant le Chaudron.
Loin de se désunir, les Stéphanois repartaient aussitôt de l’avant. Patients mais déterminés, ils étaient récompensés peu avant la demi-heure de jeu sur une action de grande classe. Bernauer trouvait Davitashvili d’une passe tendue plein axe, et le Géorgien enchaînait contrôle et frappe croisée pour remettre les deux équipes à égalité. Cependant, cette joie était de courte durée. Sur un long ballon anodin, une nouvelle erreur défensive permettait à Tomi de devancer Larsonneur et de redonner l’avantage à Bastia dans un angle fermé, illustrant cruellement l’efficacité corse face aux largesses stéphanoises.
Malgré une fin de période à sens unique, marquée par plusieurs occasions franches et un Placide décisif devant Cardona, Boakye et Old, le score ne bougeait plus. À la pause, l’ASSE se retrouvait donc menée contre le cours du jeu, sanctionnée à chaque erreur, et condamnée à réagir en seconde période pour éviter une nouvelle désillusion à domicile.
Placide écoeure les Verts jusqu’au bout
Au retour des vestiaires, les Stéphanois tentaient de repartir sur des bases plus conquérantes, bien décidés à corriger les erreurs du premier acte. Dès les premières minutes, ils remettaient le pied sur le ballon et se projetaient davantage dans le camp bastiais. Sur coups de pied arrêtés notamment, les situations s’accumulaient, mais le manque de précision et de justesse continuait de freiner leurs ambitions. Malgré plusieurs ballons mal repoussés par la défense corse, personne ne parvenait à conclure, illustrant une nouvelle fois ce manque de réalisme criant.
Progressivement, la nervosité gagnait les débats. Les fautes se multipliaient et les avertissements tombaient, sans réellement permettre aux Verts de prendre l’ascendant. Old, très actif sur son côté, tentait d’apporter le surnombre, tandis que Jaber et Boakye essayaient de dynamiser l’entrejeu. Toutefois, dans les vingt derniers mètres, les mauvais choix s’enchaînaient. Les changements opérés par Eirik Horneland visaient à redonner du souffle et de la verticalité, mais l’équipe peinait toujours à emballer la rencontre face à une formation bastiaise pourtant en grande difficulté.
Alors que le temps s’égrenait et que la frustration montait dans les tribunes, les Verts trouvaient enfin une faille. Profitant d’une action confuse dans la surface, Davitashvili surgissait avec sang-froid pour égaliser et signer un doublé salvateur. Ce but redonnait un semblant d’élan à Saint-Étienne, qui poussait dans les dernières minutes pour arracher la victoire. Un penalty, obtenu après une faute sur Jaber, offrait même l’opportunité de passer devant, mais l’exécution manquait de conviction et Placide s’interposait.
Dans les ultimes instants, l’ASSE jetait ses dernières forces dans la bataille. Centres, frappes lointaines et situations litigieuses s’enchaînaient, sans que l’arbitre n’accorde un second penalty réclamé. Placide se montrait encore décisif face à Stassin, scellant définitivement le sort de la rencontre. Au coup de sifflet final, les Verts devaient se contenter d’un match nul frustrant, laissant filer deux points précieux face à la lanterne rouge, malgré un doublé de Davitashvili venu éviter une désillusion plus profonde.
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